Le gamin au velo

Proposée par L_aiglon

Date et lieu La sortie s'est déroulée à TOURNEFEUILLE (31170), le Mercredi 01 juin 2011 à 19:45.	Participer à cette sortie Pour participer à cette sortie, il fallait être inscrit sur AmieZ Inscrivez-vous C'est gratuit, et c'est sans pub ! C'est bon esprit quoi... !
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DescriptionLE GAMIN AU VÉLO
Écrit et réalisé par Jean-Pierre et Luc DARDENNE - Belgique 2011 1h30mn - avec Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Rénier… et une apparition d'Olivier Gourmet... Sélection officielle, en compétition, Festival de Cannes 2011.

C’est un film infiniment simple et terriblement beau comme le sont les grands bonheurs et les grands malheurs. En attendant le bonheur, Cyril, 12 ans, vit avec colère et détermination un grand malheur : Cyril a perdu son père. Non pas qu’il ait été emporté par une maladie ou par un accident tragique, auquel cas Cyril pourrait lentement faire son deuil. Non, son père est bien vivant, il est juste parti sans laisser d’adresse, laissant son fils aux bons soins d'un de ces foyers où les enfances brisées tentent de se reconstruire avec l’aide d'éducateurs/trices souvent démunis. Mais Cyril, un petit rouquin à la bouille de de renard tenace, n’est pas du genre à se résigner. Il ne peut accepter l’inacceptable. Il veut comprendre l’incompréhensible. Pour lui, que son père se soit fait la malle, le laissant comme un vieux clébard au bord de l’autoroute des vacances, passe encore, mais il ne peut pas croire que ce père ait poussé l’ignominie jusqu’à lui piquer ce VTT auquel il tient plus qu’à la prunelle de ses yeux ! Et le gamin n’a de cesse d’appeler inlassablement des numéros plus attribués, d'aller voir des concierges d’immeuble qui lui répètent que son paternel a déménagé à la cloche de bois. Même face à l’évidence, il n’a qu’une envie : fuguer obstinément pour retrouver la trace du géniteur, tel un louveteau laissé par la meute au milieu de l’immense taïga.

Lors d’une de ces cavalcades, il se réfugie dans un cabinet médical et se jette aux pieds de la première patiente venue qu’il enserre de toutes ses forces dans un geste désespéré. Et les jolis pieds en question sont ceux de Samantha, une coiffeuse trentenaire et plutôt célibataire, à qui il demande avec la plus incroyable naïveté si elle veut bien l’accueillir pour le week-end. Et comme parfois les grands malheurs sont suivis de grands bonheurs, la belle, sans vraiment réfléchir, accepte. Et va naître ainsi une histoire d’amitié se muant peu à peu en amour filial entre les deux solitaires qui vont apprendre, non sans rebondissements et déchirements, à s’apprivoiser.
Une fois de plus, les frères Dardenne sont au sommet de leur art : à partir d’un contexte social et de situations vécues extrêmement durs (toujours ancrés dans la périphérie liégeoise, pas folichonne), ils traitent avec une infinie justesse, une infinie pudeur, une infinie douceur, les relations entre leurs personnages. Ils ont même rangé une partie de la noirceur et du pessimisme que l’on pouvait trouver dans La Promesse (c'est de tous leurs films celui dont ce Gamin au vélo se rapproche le plus) pour privilégier une forme d’optimisme qui passe non pas par le progrès social – qui semble remis aux calendes dans le contexte de l’Europe néolibérale – mais par la force des solidarités et des gestes d’humanité entre les laissés-pour compte. Samantha semble portée par une force humaniste qu’elle-même ne soupçonnait pas quand, touchée par la détresse de Cyril, elle met en péril l’équilibre de sa vie en acceptant de s’occuper de lui. Les personnages des Dardenne ne sont pas des loups les uns pour les autres mais au contraire se révèlent – à eux-mêmes en premier lieu – généreux dans les situations extrêmes. Aucun personnage n’est traité de manière manichéenne, même ceux qu'on pourrait accabler au premier réflexe, comme le petit dealer qui manipule Cyril pour commettre ses basses œuvres, ou le père indigne incarné par Jérémie Rénier…

Et comme toujours chez les Dardenne – c'est à cela aussi qu'on reconnaît les grands réalisateurs –, les acteurs sont magnifiques : le jeune Thomas Doret est stupéfiant d’énergie et d’émotion ; et Cécile de France est remarquable de sobriété et de tendresse, composant à la perfection cette héroïne du quotidien, une parmi ces milliers de parfaits anonymes qui rendent le monde un peu moins moche.

Le film demarre à 20H15, nous prendrons ensuite le pot de l'amitié

Participants

Ils étaient 3 participants

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