Sa majesté des mouches [ciné enfants]

Proposée par Marie-cécile

Date et lieu La sortie s'est déroulée à UTOPIA TOURNEFEUILLE, le Jeudi 01 novembre 2007 à 17:00.	Participer à cette sortie Pour participer à cette sortie, il fallait être inscrit sur AmieZ Inscrivez-vous C'est gratuit, et c'est sans pub ! C'est bon esprit quoi... !
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DescriptionSA MAJESTÉ DES MOUCHES

Écrit et réalisé par Peter BROOK, Angleterre, 1963, 1 h 31, VOSTF, avec James Aubrey, Tom Chapin, Hugh Edwards, Roger Elwin, Tom Gaman... D’après le roman de William Golding.

L’adaptation magnifique et très fidèle d’un grand bouquin de la littérature anglaise, un livre et un film qui parlent de l’enfance avec une force rare, sans l’ombre d’un soupçon d’infantilisme. À voir par toute les générations, à partir de 11/12 ans, et ça vous marque pour longtemps, sûr…

Il y aurait une guerre, ou du moins une menace terrible de guerre… Les gentils garçons d’une excellente école privée anglaise auraient été enfournés dans un avion, destination : ailleurs, loin du futur désastre. L’avion, pour une cause inconnue, se serait abîmé en mer, tout près d’une île déserte des Caraïbes… Miraculeusement intacts et livrés à eux-mêmes, sans l’ombre d’un adulte, une quarantaine d’enfants. Mais attention, pas question ici de gentils robinsons en herbe, de charmants bambins jouant à la re-création du paradis aux bords d’un lagon bleu…

Se raccrochant d’abord aux lambeaux de vernis d’une éducation british toute de bienséance et de courtoisie, dans laquelle l’heure du thé sert encore de repère, les joyeux innocents auront tôt fait d’inventer une société où la soif de pouvoir conduit à l’obscurantisme, à l’injustice et à l’horreur. La majorité de la troupe se rallie aveuglément à la force, malgré les avertissements lucides d’un humaniste isolé et d’un « intellectuel » grassouillet et myope, qui paieront cher de ne pas être à l’unission du troupeau, et peut-être aussi de ne pas assumer leur différence avec assez de cohérence…
On voit comment se fabrique la haine de l’autre, en contrepoint des peurs irrationnelles : les petits anges inventent un « monstre » parce que la peur de la « bête » les protège un temps de la peur tout court…

On s’invente des rites pour conjurer l’angoisse, mais peu à peu les jeux scouts deviennent guerre de grands, féroce et destructrice, et la loi du plus fort prend le pas sur les assemblées générales et les votes à main levée. Et puis les chants sauvages (hymne au goret!) remplacent le Kyrie angélique que chantait la chorale au début, et qui restera un contrepoint suave, ironique et dérisoire jusqu’au finale du film.
La réalisation de Peter Brook – immense metteur en scène de théâtre connu pour son économie de moyens – n’a rien de tonitruant : sobre, efficace, le film, parfaitement servi par des gamins plus que crédibles, tire sa force et sa fascination de son contenu, de sa capacité à metre en jeu des questions dont l’acuité est plus que jamais de mise. Une mine de réflexions et d’échanges après la projection…

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