Samson et delilah

Proposée par Jpl65

Date et lieu La sortie s'est déroulée à TOULOUSE (31000), le Samedi 02 janvier 2010 à 14:45.	Participer à cette sortie Pour participer à cette sortie, il fallait être inscrit sur AmieZ Inscrivez-vous C'est gratuit, et c'est sans pub ! C'est bon esprit quoi... !
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DescriptionSAMSON & DELILAH
Écrit et réalisé par Warwick THORNTON - Australie 2009 1h41mn VOSTF - avec Rowan McNamara, Marissa Gibson, Mitjili Napanangka Wilson, Scott Thornton... Caméra d'Or Festival de Cannes 2009.

Il est des moments comme suspendus, hors du temps, des moments touchés par la grâce… Des moments où en plein festival de Cannes une salle entière se lève, dés les premières secondes du générique, dans un élan de générosité autant que de gratitude… Des moments où quelques centaines de festivaliers oublient pour un instant leur course effrénée de films en films et prennent le temps de remercier, en les applaudissant à tout rompre, debouts, leurs yeux encore humides tournés vers eux, le réalisateur et les deux jeunes acteurs qui leur ont offert ce film bouleversant… Des moments où ces trois frêles silhouettes, perdues dans le brouhaha, aussi surprises qu'émues, se lèvent elles aussi pour accepter humblement l'hommage qui leur est rendu… Et il y a même certains de ces moments qui sont tellement partagés qu'ils en sont récompensés par un prix, une très belle Caméra d'Or pour ce premier film pourtant pas facile, et qui n'aurait peut être pas eu la chance de faire le chemin jusqu'à nos salles sans ce prestigieux prix dans ce prestigieux festival. Alors forcément depuis, on se sent pris d'une sympathie sans bornes pour Roschdy Zem, président du jury de la Caméra d'Or cette année, et on se sent prêts à programmer tous les films dans lesquels il aura participé de prés ou de loin, simplement pour le remercier de ce choix courageux qui permet à ce film d'exister chez nous, et qui permettra à des beaux moments comme celui-ci de se reproduire un peu partout au gré des projections…

C'est une réserve aborigène perdue au milieu du désert Australien, quelques baraques en tôles écrasées sous le soleil et battues par les vents. On y imagine la chaleur étouffante, on y voit le sable à perte de vue et on le sent nous piquer les yeux à chaque rafale. Et on y suit la vie miséreuse et monotone des quelques formes humaines qui peuplent silencieusement ces lieux. Chaque jour ressemble au précédent et à celui qui suivra, les rapports humains y sont aussi secs et désolés que le désert qui les entoure, la parole y est rare et la violence sourde prête à exploser à tout instant. Parmi ces hommes, il y a Samson, jeune glandeur vivant dans la baraque de son frère musicien, qui erre sans but chaque jour d'un coin à l'autre de la réserve, cherchant une occupation, et se shootant à l'essence pour tuer le temps. Un peu plus loin, un peu à l'extérieur de la réserve, il y a Delilah, jeune fille réservée et responsable qui s'occupe de sa grand-mère, la nourrit, lui donne ses médicaments et l'aide à confectionner des peintures traditionnelles qu'elles vendent pour survivre. Samson lui tourne un peu autour, la suit, tente d'attirer son regard, mais elle n'y fait guère attention… Jusqu'à ce que le cours des événements, qui vient rompre la monotonie de ces vies tristes mais bien tracées, autant pour l'un que pour l'autre, les pousse à se rapprocher… Et ce même cours des événements, qui ne va décidément jamais dans le bon sens pour ceux qui n'ont pas grand chose, va les obliger à partir pour survivre, à quitter la réserve et à rejoindre la ville pour tenter de se sortir de cette misère, et espérer peut-être une vie un brin meilleure…

Soyons francs, Samson & Delilah est un film dur, abrupt, aussi aride que le bush Australien dans lequel il prend place. Warwick Thornton, pour son premier film, prend le risque de ne faire aucune concession. Il prend le temps de nous faire vivre au rythme de ses personnages, joue de la langueur et de la répétition pour nous mettre dans l'ambiance, ose le silence comme mode de communication, et n'use d'aucun artifice dans l'évolution de son histoire et de ses personnages. Il nous livre ainsi une œuvre brute qui nous frappe donc de plein fouet, et c'est là toute sa force et son ambition. Car si le film n'est jamais démonstratif et ne se permet d'asséner aucune vérité, il est jalonné de pistes, d'indices, de bouts de réalité. Et s'il n'est jamais misérabiliste et ne tombe à aucun moment dans le pathos, il finit par nous laisser entrevoir, tout en restant crédible, un peu de douceur au milieu de tant d'âpreté…

La seance demarre à 15H20, nous iron ensuite prendre le verre de l'amitié

Participants

Ils étaient 5 participants

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